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Espagne : Coup de frein sur Airbnb dès juillet 2025

Espagne : Coup de frein sur Airbnb dès juillet 2025

 

À partir du 1er juillet 2025, l’Espagne met en place une réforme ambitieuse du marché des locations de courte durée, ciblant directement les plateformes comme Airbnb, Booking ou Idealista. Cette initiative vise à reprendre le contrôle d’un secteur en pleine explosion, accusé d’aggraver la crise du logement dans les grandes villes.

 

Un registre national pour encadrer les locations touristiques

Le décret royal 1312/2024, publié fin 2024, oblige tous les propriétaires — particuliers comme professionnels — à inscrire leurs logements meublés de courte durée dans un registre unique. Cette démarche, facturée 27 euros hors taxes, est incontournable : sans le numéro d’enregistrement délivré à l’issue de cette procédure, il sera tout simplement impossible de publier une annonce sur les plateformes.

Les annonces non conformes seront automatiquement retirées. Les propriétaires contrevenants s’exposent à des sanctions administratives, dont des amendes significatives.

 

Vers une clarification des statuts locatifs

La réforme introduit une distinction nette entre deux types de locations :

  1. Location de résidence principale : destinée à un usage d’habitation pérenne, avec des baux d’une durée minimale de 5 ans pour les particuliers (7 ans pour les sociétés), des loyers encadrés, une meilleure protection contre les expulsions abusives, et des droits renforcés pour les locataires vulnérables.
  2. Location de courte durée : librement tarifée, pour des séjours non permanents (tourisme, missions professionnelles, études), elle devient plus encadrée. À partir du 3 avril 2025, l’accord de 60 % des copropriétaires de l’immeuble sera nécessaire pour louer un bien en tant que location touristique. Un dispositif destiné à freiner les dérives dans les zones saturées.

Des objectifs clairs : freiner la spéculation, libérer du logement

Le gouvernement espagnol veut mettre fin au vide juridique dans lequel évoluent ces locations. L’objectif est de limiter les abus, réduire la spéculation immobilière, et rendre plus de logements accessibles à la population locale.

En renforçant les règles, l’Espagne suit les pas de pays comme la France, l’Italie ou le Portugal, qui ont déjà mis en place des mécanismes de contrôle sur les meublés touristiques. Madrid, Barcelone, Séville ou Valence, où les prix explosent, sont les premières concernées.

 

Réactions partagées

L’Organisation des Consommateurs et Usagers (OCU) voit d’un bon œil cette réforme, qu’elle qualifie de mesure de transparence. Mais l’association insiste : sans plus de garanties pour les propriétaires — notamment contre les loyers impayés ou les squatteurs — la crise du logement ne sera pas résolue. Le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché locatif de longue durée reste un problème majeur.

 

Un modèle européen en gestation ?

Cette réforme marque un tournant. Elle ambitionne de rétablir un certain équilibre entre les besoins du tourisme et ceux des résidents permanents. Si elle s’avère efficace, elle pourrait inspirer d’autres pays européens confrontés aux mêmes tensions urbaines.

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