Drôle de scène, rue Zurbano, dans le chic quartier madrilène de Chamberí. Six agents de police en civil sortent précipitamment de deux véhicules et embarquent un individu qui ne montre aucune résistance. Ces policiers appartiennent à l’Unité des affaires intérieures, spécialisée dans la poursuite de criminels très recherchés et «sensibles». La scène se passe le 14 octobre et, comme le reconnaîtra plus tard le chef de cette unité, cela fait «un bout de temps» qu’ils étaient sur les traces de l’individu en question, et les agents mobilisés avaient «particulièrement à cœur» de participer à cette opération.
Dans la voiture, il est aussitôt menotté et informé de ses droits ; un modus operandi habituellement réservé au gros gibier. Sauf que l’individu est un petit jeune homme de 20 ans, étudiant en droit au Centre universitaire d’études financières de Madrid. Une tête de premier de la classe, propre sur lui, en costume, avec une silhouette filiforme et un faciès à la fois hautain et immature.
Ce curieux personnage répondant au nom de Francisco Nicolás Gómez Iglesias, désormais connu de tous les Espagnols comme «el Pequeño Nicolás» («le Petit Nicolás»), aura trompé son monde pendant des années en se faisant passer pour l’ami intime des puissants, de la maison royale aux services secrets. «Quelqu’un qui, ironise le cinéaste Fernando Trueba, a fait un tort irréparable au héros de Sempé et Goscinny. Car, dans son cas, la fantaisie n’a rien d’onirique. Elle s’immisce dans la réalité, la singe et tente de la bouleverser par des méthodes quasi mafieuses.»
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SOURCE : LIBERATION.FR